Page:Sue - Paula Monti, tome 1, 1845.djvu/8

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Sa première visite est pour le bal de l’Opéra, c’est de règle.

— Il vient revoir ses anciennes mauvaises connaissances.

— Ou en faire de nouvelles.

— Il est allé se mettre au vert dans ses terres.

— Comme ça lui a profité !

— On ne le reconnaîtra plus au foyer de la danse.

— Je parie qu’il a laissé sa femme à la campagne, afin de mener plus à son aise la vie de garçon.

— Voilà toujours comme finissent les mariages d’inclination.

— Nous avons arrangé un souper pour ce soir… Brévannes.

— Tu y viendras, ça te remettra au fait de Paris.

M. de Brévannes était un homme de trente-cinq ans environ, d’un teint fort brun, presque olivâtre ; sa figure, assez régulière, avait une rare expression d’énergie. Ses cheveux, ses sourcils et sa barbe très noirs lui donnaient l’air dur ; ses manières étaient distinguées, sa mise simple de bon goût.

Après avoir écouté les nombreuses interpellations qu’on lui adressait, M. de Brévannes dit en riant :

— Maintenant j’essaierai de répondre, puisqu’on m’en laisse le loisir ; mes réponses ne seront pas longues. Je suis arrivé hier de Lorraine. Je suis