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— Ah ! mon Dieu ! quel ton formaliste et respectueux ! on dirait que tu espères être entendu par la princesse !

— Je n’ai jamais parlé de madame de Hansfeld qu’avec le respect qu’elle inspire à tout le monde — dit M. de Fierval.

— Tu crois peut-être que la princesse… c’est moi ?

— Il faudrait pour cela, beau masque, que vous eussiez au moins sa taille, et il s’en faut de beaucoup.

— Madame de Hansfeld au bal de l’Opéra ? — dit un des hommes du groupe qui entourait le domino — le fait est que ce serait curieux.

— Pourquoi donc ? — demanda le domino.

— Elle demeure trop loin… hôtel Lambert… en face de l’île Louviers. Autant venir de Londres.

— Cette plaisanterie sur les quartiers perdus est bien usée… — reprit le domino. — Ce qui est vrai, c’est que madame de Hansfeld est trop prude pour commettre une telle légèreté, elle que l’on voit chaque jour à l’église…

— Mais le bal de l’Opéra n’a été inventé que pour favoriser, au moins une fois par an, les légèretés des prudes — dit un nouvel arrivant, qui s’était mêlé au cercle sans qu’on le remarquât.

Ce personnage fut accueilli par de grandes exclamations de surprise.

— Eh ! c’est Brévannes ; d’où sors-tu donc ?

— Il arrive sans doute de Lorraine.

— Te voilà, mauvais sujet ?