l’obstacle surmonté, ces qualités éphémères disparaissaient avec la cause qui les avait produites, son caractère normal reprenait son cours, et ses mauvais penchants se dédommageaient d’une contrainte passagère en redoublant de violence.
Malheureusement les gens de cette trempe vigoureuse, résolue, prouvent souvent que pour eux — vouloir c’est pouvoir — comme disait M. de Brévannes.
Maintenant parlons de son mariage.
M. de Brévannes occupait à Paris le premier étage d’une maison qui lui appartenait. De nouveaux locataires vinrent habiter deux petites chambres du quatrième : c’était Berthe Raimond et son père. (Madame Raimond était morte depuis longtemps.)
D’abord graveur en taille-douce, Pierre Raimond avait la vue tellement affaiblie, qu’il ne gravait plus que la musique. Berthe, excellente artiste, donnait des leçons de piano ; grâce à ces ressources, le père et la fille vivaient à peu près dans l’aisance.
Berthe était remarquablement jolie. M. de Brévannes la rencontra souvent, ressentit pour elle un goût assez vif, et s’introduisit chez Pierre Raimond sous un prétexte de propriétaire.
M. de Brévannes avait une détestable idée de l’humanité, il espérait, à l’aide de quelques cajoleries, de quelques libéralités, triompher de la vertu de Berthe et des scrupules de Pierre Raimond. Il se trompa : en payant le premier terme du modeste