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que je m’estimerais très heureux si tu voulais venir souper avec nous.

— Je suis trop généreuse pour cela… Je ne pourrais m’empêcher de te dire de dures vérités… ce qui serait fastidieux pour les convives… Leur seule compensation serait de te voir sous un nouveau et très vilain jour… Et puis, enfin, il ne me convient pas encore de faire une exécution publique… Si tu n’es pas sage… si tu reviens ici… je te retrouverai à l’un des prochains samedis, et alors… prends bien garde… ce coffre me servira de tribunal… et tu entendras de singulières choses si tu oses t’y présenter… mais tu n’oseras pas.

— Lui… Brévannes ?… ne pas oser ? — dit Fierval en riant.

— Tu ne le connais donc pas, beau masque ?

— Tu ne sais donc pas… qu’il peut tout ce qu’il veut ?… — dit un autre.

— J’espère que vous ne reculez pas, Brévannes, et que vous reviendrez samedi — reprit Fierval — sage ou non.

— Je n’ai rien de mieux à te dire, beau masque — ajouta Brévannes. — Ces messieurs sont ma caution… à samedi… Si c’est un défi, je l’accepte.

— À samedi — reprit le domino — mais je te le répète, le cri de surprise, presque d’effroi, jeté par le domino à nœuds jaune et bleu s’adressait à toi…

— Allons… tu es folle. Puisque tu ne veux pas venir souper avec nous, je te laisse.