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— Ah ! madame, de grâce… un mot, un dernier mot — s’écria M. de Morville, à peine revenu de sa surprise, et en se précipitant vers la porte.

Et madame de Hansfeld fit un geste si fier, si impérieux, que M. de Morville n’insista pas pour prolonger cet entretien.

La princesse ouvrit la porte et sortit.

Peu d’instants après, M. de Morville l’imita.

En passant auprès du coffre dont nous avons parlé, il vit un assez grand tumulte : la foule était compacte ; obligé d’attendre pour s’y frayer un passage, M. de Morville entendit ces mots :

— Peste !… Brévannes — disait le malin domino qui, depuis le commencement de la soirée, était assis sur le coffre — quel effet tu produis ! quel cri a jeté ce domino à nœud de rubans jaune et bleu en t’apercevant.

— Je nie le fait — répondit gaiement M. de Brévannes ; — je ne suis, pas plus que Fierval ou qu’Hérouville, responsable du cri étouffé qu’a fait ce beau masque en passant près de nous tous.

— Ce domino aurait vu le diable en personne qu’il n’aurait pas paru plus épouvanté… — dit M. de Fierval.

M. de Morville écouta très attentivement, remarquant que l’on parlait de la princesse. (Elle portait, on s’en souvient, un nœud de rubans jaune et bleu qu’elle n’avait pas songé à ôter après avoir retrouvé M. de Morville, précaution que celui-ci avait eue.)