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— Mais si elle a toujours l’air mélancolique et même sinistre dont vous parlez, quel plaisir trouve-t-elle dans le monde ?

— Ma foi, je n’en sais rien, dit M. de Fierval ; c’est justement cette espèce de mystère qui, joint à la beauté de madame de Hansfeld, la met si à la mode.

— Elle n’a pas d’amie intime qui puisse en raconter quelque chose ? demanda M. de Brévannes.

— J’ai entendu dire à madame de Lormoy qu’étant allée un matin voir madame de Hansfeld à l’hôtel Lambert, elle avait tout à coup entendu, assez près de l’appartement où elle se trouvait, une phrase musicale d’une ravissante harmonie jouée sur un buffet d’orgue avec un rare talent… La princesse ne put réprimer un léger mouvement d’impatience. Elle fit un signe à sa fille de compagnie au visage cuivré. Celle-ci sortit sur-le-champ. Peu d’instants après… les chants avaient cessé !!

— Et madame de Lormoy ne lui demanda pas d’où venait le son de cet orgue.

— Si fait.

— Et que répondit la princesse ?

— Qu’elle n’en savait rien… que c’était sans doute dans le voisinage que l’on touchait de cet instrument, dont le son lui agaçait horriblement les nerfs… Madame de Lormoy lui fit observer que, l’hôtel Lambert étant parfaitement isolé, l’orgue dont on jouait devait être dans la maison… Madame de Hansfeld parla d’autres choses.