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ville l’emploie. Il est trop sot pour en inventer un autre…

— Comment !… il aurait attendu l’arrivée de madame de Hansfeld pour être infidèle… lorsque depuis près de deux ans… il n’aurait eu qu’à choisir parmi les plus charmantes consolatrices ?

— Rien de plus simple — dit le domino. — La difficulté l’aura tenté… Personne n’a réussi auprès de madame de Hansfeld, et il serait jaloux de ce succès… Parce que de Morville est bête, il ne s’ensuit pas qu’il ne soit pas vaniteux….

— Et parce que vous avez de l’esprit, beau masque — dit M. de Brévannes — il ne s’ensuit pas que vous soyez équitable….

Un domino prit M. de Gercourt par le bras et mit fin à cette discussion sur M. de Morville, qui perdit ainsi son plus vaillant défenseur.

— Et depuis quand cette princesse enchanteresse est-elle à Paris ? — demanda M. de Brévannes.

— Depuis trois ou quatre mois environ — dit M. de Fierval.

— Et qui l’a présentée dans le monde ?

— La femme du ministre de Saxe ; mais en vérité le prince est Saxon.

— Prince ! — reprit M. de Brévannes — il est impossible qu’on ne sache rien de plus sur ce secret mystérieux ?

— Je puis vous dire, moi — reprit M. de Fierval — que, curieux comme tout le monde de péné-