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je donnerai, s’il le faut, les leçons sous mon nom de fille… De la sorte, bon père, vous ne manquerez de rien, et…

Pierre Raimond interrompit Berthe en la prenant dans ses bras avec attendrissement.

— Pauvre chère enfant… Non… je ne souffrirai pas que tu joignes les préoccupations de l’étude, du travail, à tes autres chagrins…

— Oh ! mon père, ce sera au contraire pour moi la plus charmante des consolations… voyons… me refuserez-vous le seul bonheur peut-être dont je puisse jouir ?

— Non… eh bien, non… mon enfant bien-aimée… cette résolution est noble et belle… l’accepter… c’est l’apprécier ce qu’elle vaut…

— Vous consentez… — s’écria Berthe avec une joie indicible.

— J’y consens… et cette nouvelle marque de l’élévation de ton cœur m’impose plus que jamais le devoir d’exiger que ton mari te traite avec les égards, les soins, le respect que tu mérites, et aussi vrai que je m’appelle Pierre Raimond… non seulement je l’exigerai, mais je l’obtiendrai.