dater du jour où nous sommes allés aux Français. Jusqu’alors au moins il avait gardé quelque mesure ; il m’avait même exprimé son regret de s’être montré un peu dur envers vous… Mais à partir de cette funeste représentation aux Français, je dis funeste, parce que le lendemain ont commencé pour moi de nouveaux tourments…
— Et tu me les avais encore cachés ? Lorsque tu es venue dimanche… pourquoi ne m’as-tu rien dit ?
— Je craignais tant de vous affliger… Mais à présent… mes forces sont à bout. Si vous saviez, mon Dieu… si vous saviez…
— Courage… mon enfant… courage. Explique-toi… dis-moi tout…
— Eh bien, mon père… depuis cette représentation des Français, l’humeur de mon mari déjà très irritable… est devenue sombre et méchante. Je le voyais à peine… il sortait toute la journée et ne revenait qu’à une heure avancée de la nuit. À l’heure du repas, il était taciturne, préoccupé… deux ou trois fois il se leva de table avant la fin du dîner et alla se renfermer chez lui. Si je l’interrogeais sur les soucis qu’il paraissait avoir, il me répondait durement que cela ne me regardait pas… depuis je ne hasardais plus un mot à ce sujet… Ce matin, pourtant… lui voyant l’air plus content que de coutume, je lui dis : Vous me paraissez mieux aujourd’hui que les autres jours, Charles… Voilà tout… mon père, pas autre chose, je te le jure.