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le connaissais pas, naturellement ça m’a surprise. Je monte cet énorme escalier qui ne finissait pas ; j’arrive au premier, et je trouve une espèce de grand olibrius vêtu en chasseur, avec de grandes moustaches, qui baragouinait le français. Je lui dis que j’apporte des dentelles pour la princesse ; il me prie d’attendre et il me laisse dans une antichambre à colonnes de pierre, grande comme une maison, sonore comme une église, si grande enfin qu’il y avait de l’écho ; jugez comme c’était gai. Au bout de cinq minutes, l’olibrius revient me dire que sa maîtresse n’avait pas demandé de dentelles, et il me montre la porte ; je réponds que c’est une jeune mulâtresse qui est venue. — C’est donc mademoiselle Iris, la demoiselle de compagnie de S. E. la princesse ? — me dit l’olibrius. — Justement, c’est mademoiselle Iris ; j’avais oublié son nom — répondis-je. Et le chasseur s’en va en grommelant chercher mademoiselle Iris. J’avais gagné à cela de savoir que la moricaude était demoiselle de compagnie, et s’appelait Iris…

— Iris ?… quel nom singulier…

— Il y a bien d’autres choses singulières dans cette diable de maison. Comme je l’avais prévu, mademoiselle Iris vient en personne pour me dire que j’étais une menteuse, et qu’elle ne m’avait pas demandé de dentelles. Le chasseur était resté, ce qui ne m’empêche pas de dire rapidement et tout bas à la mulâtresse : — J’ai quelque chose de très important à vous communiquer ; il y va de la mort