Page:Sue - Paula Monti, tome 1, 1845.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.

change, depuis qu’il a été obligé de se séparer de lady Melford ?

— Il est toujours fidèle au souvenir de sa belle insulaire — répondit M. de Fierval.

— À la grande colère de plusieurs femmes à la mode — ajouta le domino — entre autres de la petite marquise de Luceval, qui affecte l’originalité comme si elle n’était pas assez jolie pour être naturelle ; n’ayant pu enlever Léon de Morville à sa lady du vivant de cet amour, elle espérait au moins en hériter.

— Une liaison de cinq ans, c’est si rare….

— Ce qui est plus rare encore, c’est qu’on soit fidèle… à un souvenir… Je n’en reviens pas — dit M. de Brévannes.

— Surtout lorsque le fidèle est aussi recherché que l’est Morville….

— Quant à moi, je n’ai jamais pu souffrir M. de Morville — dit M. de Brévannes. — J’ai toujours évité de le rencontrer.

— Je vous assure, mon cher — dit M. de Fierval — qu’il est le meilleur garçon du monde….

— Cela se peut, mais il a l’air si vain de sa jolie figure !

— Lui ?… allons donc !…

— Heureusement que cet Adonis est aussi bête qu’il est beau — dit le domino.

— Beau masque, prenez garde — dit un nouvel arrivant qui s’était fait jour jusqu’au premier rang des auditeurs ; — en vous entendant parler ainsi de