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M. de Fierval, qui était venu faire une visite à madame de Lormoy et à la princesse, quitta aussitôt la loge pour se rendre aux ordres de la tante de M. de Morville.

— Mais vraiment, madame, dit en riant madame de Hansfeld lorsque M. de Fierval fut sorti, je serais désolée de faire tomber M. de Morville dans un véritable piège et de surprendre ainsi une présentation qu’il désire peut-être éviter.

— Ma chère princesse, s’il a ses bizarreries j’ai les miennes, et entre autres celle d’être fière de mon neveu, et son plus beau succès serait de mériter votre bienveillance.

— Je n’ai pas le droit de la refuser à quelqu’un qui vous appartient d’aussi près que M. de Morville ; seulement je regrette que cette bienveillance n’ait pas la valeur que vous voulez bien lui donner.

— Permettez-moi de vous dire que quant à cela vous vous trompez complètement.

— Mais… — ajouta madame de Lormoy — décidément il faut que je vous dénonce M. de Hansfeld. Il me paraît beaucoup trop préoccupé du sobieska de madame Girard, il ne cesse de la lorgner ; à moins que ce ne soit cette jolie madame de Brévannes, que M. de Fierval nous a nommée tout à l’heure.

— Et qui est véritablement charmante — dit la princesse en lorgnant intrépidement dans la loge de Charles de Brévannes.

M. de Hansfeld n’entendit pas, ou feignit de ne