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n’est plus triste que ce palais énorme, où l’on est comme perdu, où l’on n’entend pas plus de bruit qu’au milieu d’une plaine, tant ces rues et ces quais sont déserts.

Puisque vous connaissez des personnes qui ont pénétré dans cette habitation mystérieuse, mon cher Fierval — dit un autre — est-il vrai que la princesse a toujours à côté d’elle une espèce de nain ou de naine, nègre ou négresse, mais difforme ?

— Quelle exagération ! dit M. de Fierval en riant.

Et voilà justement comme on écrit l’histoire !

— Le nain ou la naine n’existe pas.

— Je suis désolé, messieurs, de détruire vos illusions. Madame de Lormoy, qui, je vous le répète, va souvent à l’hôtel Lambert, a seulement remarqué la fille de compagnie de madame de Hansfeld ; c’est une très jeune personne qui n’est pas négresse, mais dont le teint est cuivré, et dont les traits ont le caractère arabe.

Voilà nécessairement la source d’où est sortie la naine noire et difforme.

— C’est dommage, je regrette le nain nègre et hideux ; c’était furieusement moyen-âge ! dit M. de Brévannes.