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volontaire elle se jeta en pleurant dans ses bras.

Pierre Raimond connaissait le cœur de sa fille ; il attribua d’abord ses pleurs à la joie, à une surprise inespérée ; mais ces larmes se changèrent en sanglots. Berthe reposa sa tête sur l’épaule du vieillard, et de temps en temps elle serra ses mains dans les siennes par un mouvement convulsif.

Pierre Raimond comprit une partie de la vérité ; ses anciens soupçons revinrent, il repoussa presque brusquement sa fille, et s’écria d’une voix sévère :

— Berthe… vous me trompiez… Vous n’êtes pas heureuse !…

Berthe, rappelée à elle-même par ces paroles, frémit de son imprudence, et regretta malheureusement trop tard l’émotion qu’elle n’avait pu cacher.

Elle allait rassurer son père, lorsque la porte s’ouvrit :

— Mon mari !… — s’écria Berthe avec crainte.

M. de Brévannes entrait chez le graveur.