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chera de me séparer légalement de mon mari, de retourner vivre auprès de madame de Richeville, et peut-être de tout dire à M. de Rochegune, alors l’époux d’Emma ? Sûre de lui et de moi, je pourrai sans crainte lui dévoiler ce mystère et lui prouver que je n’ai jamais cessé d’être digne de lui… et qu’il me doit le bonheur dont il jouit auprès d’Emma. Pour moi quelle douce récompense de tant de chagrins soufferts en silence !… Combien alors ma vie serait paisible et heureuse, ainsi passée près de ceux que j’aime tant…

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J’attendais M. de Lancry le dimanche au matin.

Avant mon départ, j’allai voir Emma une dernière fois ; elle était seule. Pendant notre court entretien, je lui renouvelai toutes mes recommandations au sujet du secret qu’elle devait absolument garder envers M. de Rochegune et madame de Richeville. Je lui promis de lui écrire par Blondeau, l’engageant à me répondre par le même moyen.

En apprenant mon retour auprès de mon mari, la pauvre enfant ne put cacher un mou-