Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/31

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

n’auraient pas amené ce résultat inespéré… Il y a tout lieu de penser qu’elle entrera rapidement en voie de guérison. Maintenant, Madame, pour terminer votre ouvrage, vous comprenez qu’il est de la dernière importance que vous assistiez à son réveil… Elle croira d’abord avoir été le jouet d’un songe ; ce sera à vous de la rassurer par de nouveaux détails, donner de la vraisemblance au récit que vous avez été obligée de lui faire : et surtout, Madame, empêchez-la de soupçonner que ceci n’est qu’une feinte ; une rechute s’ensuivrait, et une rechute serait mortelle. M. de Rochegune n’est pas ici… il faudrait le prévenir… il est fait pour comprendre toute l’importance de son prompt retour.

Je songeai à la lettre que je lui avais envoyée par un courrier, en lui disant de revenir en hâte… et je dis :

M. de Rochegune est prévenu, Monsieur : il sera ici après demain sans doute…

— Déjà prévenu, et prévenu par vous ! — s’écria M. Gérard.

Étonnée de cette remarque, je lui dis :