Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/285

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

j’étais séparée d’Emma par la table sur laquelle on servait le café.

M. de Rochegune venait de sortir pour répondre à quelques lettres ; la malle-poste de Tours à Paris passait à neuf heures du soir, on pouvait ainsi répondre courrier par courrier aux lettres reçues le matin.

Stolk, le vieux valet de chambre de M. de Rochegune, entra et dit à Emma en lui présentant une lettre sur un plateau :

— C’est une lettre que M. le marquis a reçue ce matin avec les siennes, et qu’il avait oublié de remettre à madame la marquise.

— Une lettre pour moi ? — dit Emma en riant — c’est la première que je reçois ici… une lettre de Paris encore ! — dit-elle en regardant l’enveloppe. Elle était sans doute avec celles que j’ai apportées ce matin à M. de Rochegune, je n’y aurai pas fait attention.

— Voyons vite… votre correspondance, chère enfant — dit en souriant madame de Richeville.

— Vous permettez, monsieur l’abbé ? dit Emma.

L’abbé Dampierre s’inclina.