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était parti depuis longtemps pour un voyage en Allemagne.

Voulant, de peur de scandale, ne pas ébruiter cette sinistre mort, et ne sachant à qui m’adresser pour les tristes formalités du décès, je priai le docteur Gérard, dont j’avais déjà éprouvé la discrétion, de se charger de ce pénible soin.

Ainsi qu’Ursule m’en avait prié, je brûlai les papiers que je trouvai dans son secrétaire.

À la dimension de l’enveloppe il me parut qu’elle devait renfermer aussi les feuillets de l’album sur lequel ma cousine avait écrit quelques détails de sa vie, et dont M. Lugarto m’avait envoyé une copie, due sans doute à l’infidélité de la femme de chambre d’Ursule.

Cette fille, créature de M. Lugarto, avait-elle abandonné sa maîtresse depuis ou avant son empoisonnement, je l’ignorais.

Heureusement pour M. Sécherin, il resta dans un complet égarement, absolument étranger à ce qui se passait autour de lui.

Sa mère le conduisit dans la chambre d’Ursule ; il s’assit sur son lit, les bras croisés, les