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martyr de cette femme… Dieu la prendra en pitié !

— Et votre martyre, à vous, insensé… et mon martyre, à moi… combien ont-ils duré ?

— Mais elle se repent… ma mère… mais elle se repent…

— Elle redouté le châtiment de ses crimes… c’est là son repentir.

— Oui… comédie… comédie… n’est-ce pas, ma mère ?

— Oui comédie… oui… ces vains remords sont une comédie sacrilège… jouée en face de la tombe qui l’attend. — Puis s’adressant à Ursule avec une indignation croissante : — Par terreur d’une punition éternelle, vous vous repentez depuis quelques heures… vous ! Et pendant trois ans… ce malheureux, renfermé dans la solitude que vous lui avez faite, n’a pas été un jour… une heure… sans verser des larmes de sang !… Vous vous repentez un jour… vous !… et pendant trois ans… moi qui n’ai que lui… moi qui ne vis que pour lui… j’ai vu… j’ai partagé ses tortures, parce qu’une mère endure tous les maux dont elle ne peut pas consoler son enfant !… Et parce