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Dominant Ursule de toute sa hauteur, elle accompagna ces paroles d’un geste, d’un accent, d’un regard si foudroyants que son fils resta frappé de stupeur et d’épouvante… comme si la vengeance divine se fût manifestée à sa vue dans la personne de sa mère.

— Grâce ! — dit encore Ursule — grâce !

— M’avez-vous fait grâce, à moi… quand je vous disais : — Pitié pour mon enfant !!!…

— Oh ! je me repens… je me repens !

— Il est trop tard…

— Oh ! pardonnez-moi… votre fils m’a pardonné… Mathilde m’a pardonné…

— Pas de pardon pour l’adultère !

— Oh ! mon Dieu !

— Pas de pardon pour l’impie !

— Grâce !…

— Pas de pardon pour le suicide !…

— Ah ! je suis maudite ! — s’écria Ursule en retombant presque sans mouvement sur son canapé.

M. Sécherin, ayant vaincu sa première stupeur, s’écria d’une voix retentissante d’indignation :

— Ma mère !… ma mère !… vous faites un