et froid… et je n’ai pu dire que quelques paroles sans suite… Pourtant je n’avais jamais été plus sincère… jamais je ne m’étais senti d’instincts aussi élevés ! Hélas !… j’étais sans doute indigne de parler un si noble langage… Oh ! Mathilde ! si la douleur est une expiation… vous me pardonnerez, car j’ai bien souffert ce jour-là.
— Oui… oui, je vous crois, malheureuse femme… vous avez dû bien souffrir…
— Mais ce n’est pas tout… vous ne savez pas ce qui rend ma mort épouvantable ?
— Mon Dieu !… parlez… parlez.
— Oui… au moins vous saurez cela, vous… et vous me plaindrez… Lorsque j’ai eu pris le poison, lorsque tout a été fini, lorsque je n’ai eu plus qu’à mourir… Dieu, dans sa terrible vengeance, m’a tout-à-coup révélé le seul moyen que j’aurais eu d’expier mes fautes, de mériter l’intérêt de celui pour qui je meurs… et l’estime de tous…
— Comment cela ?… Mais à cette heure n’est-il plus temps ?
— Non… non… il n’est plus temps… je le sens… ma fin approche… Et c’est là, oh ! c’est