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Je m’y attendais, Emma fut douloureusement frappée de ce coup imprévu, qui venait si soudainement briser ses espérances, ou du moins les ajourner presqu’à l’infini ; mais je devais risquer beaucoup pour assurer son bonheur.

Sans être aussi sérieux qu’ils l’avaient déjà été, une partie des symptômes de la première maladie d’Emma se renouvelèrent.

Elle retomba dans ses tristesses mornes et accablantes. Son chagrin, dont elle savait alors la cause, eut une réaction peut-être plus lente, mais plus profonde.

J’avais été obligée de mettre le docteur Gérard dans ma confidence, car je ne voulais pas compromettre trop dangereusement la santé d’Emma.

Il approuva mon dessein, me garda toujours le secret auprès de madame de Richeville, et lui donna encore le change sur la maladie de sa fille.

J’avais souvent écrit à M. de Rochegune afin de le tenir au courant des événements…

Je ne lui cachai pas que la position d’Emma devenait de plus en plus inquiétante ; enfin