Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/168

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

voue… Il me chagrine de renoncer pendant quelque temps à ces dernières consolations.

— Je le comprends, mon ami, mais pouvez-vous balancer ? Songez combien Emma est impressionnable : réfléchissez aux funestes conséquences d’un pareil attachement pour elle, s’il prenait de la gravité. Pauvre malheureuse enfant ! quel serait son sort ?… Tandis que votre absence, peut-être l’espoir d’un prochain mariage suffiront, je n’en doute pas, pour la guérir de cette exaltation passagère… Et puis, je lui parlerai, elle a en moi toute confiance ; mais, je vous le répète, mon ami, si pénible que vous soit ce sacrifice… il faut partir.

— Vous avez raison… le repos, le bonheur à venir d’Emma dépendent peut-être de mon départ… Puis-je hésiter quand je songe à tout ce que je dois à sa mère, à tout l’intérêt que cette enfant m’inspire elle-même ? est-il une créature plus angélique, plus digne de bonheur ? que ne mérite-t-elle pas !

— Vous avez raison, mon ami, c’est un vrai trésor… et il se peut qu’à votre retour vos vœux pour elle soient comblés. Si les convenances se trouvaient réunies dans le mariage