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moindre influence sur mon cœur, sur mon âme ou sur mon esprit ? — Certaines insouciances ne sont-elles pas le comble de l’indifférence et de l’insulte ? — le mari de Mathilde l’a dit et l’a prouvé. — Un homme n’est pas un esclave.

§

Misère du ciel !… c’est l’amant de Mathilde… c’est le marquis de Rochegune !

Cet homme singulier et remarquable, dont tout le monde parle, qui est arrivé depuis quelques jours, et que j’étais si curieuse de connaître — c’est lui… c’est lui… — Il aime Mathilde… elle l’aime… — Oh ! quand je disais que j’avais raison, que j’avais le droit d’exécrer cette femme ! — Voilà donc le secret de la haine implacable que je lui porte depuis son enfance ! — Mon instinct me disait qu’elle aimerait un jour l’homme qui serait ma destinée tout entière…

§

Elle l’aime… elle… elle ! mais elle en est indigne ; n’a-t-elle pas aimé, passionnément