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un bras si frais, si blanc et si rond, qu’il y a d’ailleurs de la coquetterie à elle à se passer de colliers et de bracelets.

« Sa toilette consiste toujours pour le soir en une robe de crêpe blanc d’une fraîcheur ravissante et d’un goût adorable ; une fleur naturelle dans ses beaux cheveux, un bouquet pareil au corsage : jamais elle ne porte autre chose. Le matin, c’est une petite capote et une robe des plus simples avec un grand châle de cachemire. Vous voyez que les soixante mille francs de sa dot doivent lui suffire longtemps pour son entretien.

« Quant aux magnificences qui l’entourent et dont elle fait les honneurs, elle en est aussi fière, aussi heureuse que si elle en était la maîtresse et non pas le prétexte ; car cette femme singulière aime moins la possession que la jouissance du luxe. Cette distinction vous paraîtra subtile. Si vous connaissiez Ursule, vous la trouveriez juste.

« Eh bien, malgré tant de dévouement, malgré tant de sacrifices, souvent… je ne suis pas heureux. J’ai la conscience d’être nécessaire à Ursule, je suis sûr qu’elle ne renonce-