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moderne, plus élégant, plus considérable que celui qu’elle avait toujours eu.

M. de Lancry, en arrivant à Paris, trouva Ursule en coquetterie réglée avec deux ou trois hommes de la société de ma tante. Malgré son aveugle passion, il connaissait trop bien les femmes et certaines femmes pour n’avoir pas deviné les goûts d’Ursule.

Par respect pour elle et pour lui, il ne pouvait lui proposer de satisfaire son penchant au faste et à la dépense ; on savait qu’elle n’avait point d’autre fortune que soixante mille francs de sa dot. L’origine de son luxe une fois connue, Ursule tombait dans le dernier mépris et se voyait chassée de ce monde au milieu duquel elle voulait briller.

M. de Lancry, d’accord ou non avec ma tante, je ne l’ai jamais su, trouva un moyen fort ingénieux de tout accommoder ; en un mot de donner à sa maîtresse la plus grande existence du monde, de ne pas la faire déchoir aux yeux de la société, et de lui assurer, au contraire, toutes les sympathies d’une coterie, de très bonne compagnie d’ailleurs, présidée par mademoiselle de Maran.