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mitiés ou aux non moins puissantes protections dont elle pouvait disposer à son gré.

Lorsqu’on n’eut plus rien à redouter ou à espérer d’elle, on commença de la délaisser ; car sa méchanceté augmentait avec les années. Sa maison n’offrait aucun attrait, aucun plaisir ; son économie avait tourné à l’avarice : peu à peu elle se trouva complètement isolée.

Le dépit qu’elle en éprouva fut la véritable cause de son voyage à Maran. Pour se distraire de ses ennuis, elle vint sans doute me faire tout le mal possible.

En prenant le parti d’Ursule contre sa belle-mère, en lui proposant de l’emmener à Paris, elle avait d’abord cédé à son instinct de haine contre moi : mais lorsqu’elle eut reconnu la puissance des nouvelles séductions d’Ursule, elle songea à se servir de ma cousine — qu’on me pardonne cette trivialité — pour achalander son salon.

Elle savait le monde mieux que personne ; elle annonça partout qu’Ursule était séparée de son mari. Il y a toujours un irrésistible attrait dans l’espoir de plaire à une jeune et jolie femme qui se trouve dans une position aussi