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dans la maison de M. Lugarto, m’avait abandonnée. Mademoiselle de Maran, malgré l’affection qu’elle me portait, disait-elle, ne pouvait s’empêcher de reconnaître que M. de Lancry avait eu raison d’agir ainsi, et elle croyait de son devoir de soutenir cette pauvre Ursule victime de ma jalousie et de ma noirceur.

Ces médisances, si absurdes qu’elles fussent, n’en auraient pas moins été dangereuses, si madame de Richeville, pour prémunir ses amis contre ces infamies, ne leur avait pas raconté toute la scène de la maison isolée de M. Lugarto, telle que M. de Mortagne la lui avait dite à son lit de mort.

Cette révélation, les antécédents de M. de Lancry, la conduite présente d’Ursule suffirent pour me défendre des odieuses accusations de ma tante.

La révolution de juillet, en divisant, en dispersant la société légitimiste, avait en partie dépeuplé le salon de mademoiselle de Maran. Celle-ci n’avait dû les soins assidus dont on l’avait entourée, sous la Restauration, qu’à la crainte qu’elle inspirait, et aux puissantes ini-