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sur M. de Lancry ou sur Ursule ; je fuyais tout ce qui pouvait me rappeler leur odieux souvenir : une fois à Paris, entourée de nouveaux amis, je fus plus courageuse.

Madame de Richeville avait été renseignée par des personnes bien informées de la conduite de mon mari. Voici ce que j’appris.

Mademoiselle de Maran redoublait de calomnies et de méchancetés. Après avoir ramené Ursule à Paris, elle la logea chez elle, répandant le bruit que ma jalousie, aussi injuste que furieuse, avait provoqué la séparation de M. Sécherin et de sa femme, que j’avais dénoncé ma cousine à son mari et donné comme preuves de la faute d’Ursule quelques trompeuses apparences.

Ma tante ajoutait que ce procédé était d’autant plus indigne de ma part que ma liaison avec M. Lugarto ne me donnait ni le droit de me plaindre des infidélités de mon mari, ni le droit de blâmer la conduite des autres femmes. Enfin, M. de Lancry, déjà éloigné de moi par la violence de mon caractère, ayant découvert que, lors de son voyage en Angleterre, j’avais poussé l’audace jusqu’à aller passer une nuit