Page:Sue - Mathilde, tome 5.djvu/78

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

dame de Richeville, lui prit la main, qu’elle posa sur son sein en lui disant avec une grâce enchanteresse :

— Pardonnez-moi, je suis folle, mais je n’ai pu réprimer ce mouvement ; sentez mon cœur, comme il bat.

En effet, son cœur battait à se rompre.

Quel était ce mystère, quelle était la cause secrète de ces agitations, de ces émotions, hélas ! je le découvris plus tard ; mais alors Emma l’ignorait comme moi.

À l’exception de ces ressentiments involontaires, imprévus, dont on ne pénétrait pas la cause, on pouvait tout lire dans cette âme ingénue, aussi pure, aussi limpide que le cristal.

Telle était Emma.

Peu à peu on verra ce caractère se développer dans sa charmante ignorance, comme ces fleurs précieuses qui n’ont pas la conscience des parfums qu’elles exhalent ou des couleurs qui les nuancent…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Quand j’étais à Maran, j’avais supplié madame de Richeville de ne pas m’écrire un mot