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voir dans quelle affectueuse intimité elle vivait avec des personnes qui représentaient certainement l’élite de la meilleure compagnie de Paris et qui passaient même, qu’on me pardonne cette expression, pour être extrêmement collet monté.

Ce revirement de l’opinion en faveur de madame de Richeville n’aurait pas dû m’étonner. Les gens de mœurs sévères sont d’autant plus indulgents pour les erreurs passées d’une personne qui recherche leur patronage que la vie présente de celle-ci est plus irréprochable.

Justement fiers de l’espèce de conversion mondaine que leur salutaire influence a opérée, ils défendent, ils appuyent leur néophyte, avec toute la généreuse ardeur du prosélytisme.

Madame de Richeville avait donc alors pour amis véritablement dévoués tous ceux qui, autrefois, avaient sincèrement plaint ses malheurs et déploré ses fautes.

Grâce aux derniers sacrifices que lui avait imposé son mari, sa maison était fort convenable ; mais pas assez splendide pour que l’empressement qu’on mettait à y être admis ne se