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— Que veut-il dire ?…

— Pas un mot de plus — dis-je à M. Sécherin, et j’ajoutai à voix basse :

— Voulez-vous donc faire mourir votre mère deux fois… lorsqu’à sa dernière heure elle songera au danger que vous irez braver dans un duel.

— C’est vrai, c’est vrai, je suis un fou, un méchant fils de lui répondre ainsi… Mes regrets l’outragent parce qu’elle m’aime tendrement. — Puis se mettant à genoux devant sa mère, il prit sa main et la baisa en disant : — Pardonnez-moi, ma mère, j’ai eu tort de vous parler ainsi :

— Une mère doit tout pardonner… dit-elle en soupirant. Et elle donna un baiser sur le front de son fils en me jetant un regard désolé.

— Et un fils doit tout souffrir — répondit M. Sécherin à voix basse, et son regard vint aussi me témoigner de ses douleurs.

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Je quittai Rouvray dans un accès de tristesse mortelle.

Je ne crois pas qu’il y eût au monde une