ne pas regretter une infâme ! — dit-elle à M. Sécherin avec violence.
Épouvantée de la tournure que prenait la conversation, je me hâtai de dire :
— Ah ! Madame, excusez-le, il l’aimait tant !
— Il est capable de l’aimer encore… un indigne amour fait commettre tant de lâchetés.
Les yeux de mon cousin étincelèrent ; il s’écria :
— Ce n’est pas seulement un indigne amour qui fait commettre des lâchetés, ma mère ! D’ailleurs, voici assez longtemps que je me contrains, que je souffre, il faut que je parle, à la fin…
— Et moi aussi — s’écria sa mère courroucée — voici assez longtemps que je souffre, voici trop longtemps que vous oubliez ce que vous me devez… Je vous répète, moi, que vos indignes regrets sont autant de lâchetés… sont autant d’offenses à votre mère…
— Mon cousin… — m’écriai-je.
Il ne se contenait plus.
— Les sentiments les plus nobles, les plus saints devoirs font aussi commettre des lâchetés, entendez-vous, ma mère…