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n’apercevait aucun vestige de fleurs dans les quinconces abandonnés, les feuilles mortes bruissaient sous mes pas ; le ciel gris et pluvieux d’une matinée d’automne jetait un sombre voile sur ce tableau déjà si triste.

Au fond de l’allée de charmille où j’avais surpris les premiers aveux de Gontran à Ursule, je vis le groupe de figures en pierre peinte à demi détruit. Sous le vestibule je trouvai l’une des deux servantes que j’avais déjà vues à Rouvray ; elle me dit que madame Sécherin était dans le salon.

Je traversai l’antichambre et la salle à manger : il y faisait un froid glacial ; les carreaux du sol, autrefois soigneusement rougis et cirés, étaient verdâtres et suintaient l’humidité. Tout semblait dégradé, délaissé. Quel changement dans les habitudes de madame Sécherin, que j’avais vue toujours si rigoureuse sur l’accomplissement des devoirs domestiques, si jalouse de la minutieuse propreté de sa demeure !

Les portes étaient ouvertes, mes pas peu bruyants ; j’arrivai dans le salon sans que madame Sécherin m’entendît. Elle était assise à