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ses sentiments et qu’il les partage… l’important est de la sauver d’abord…

— Sans doute, Monsieur… il faut la sauver — dis-je presque machinalement.

— Ainsi, par exemple, si vos paroles ramenaient quelque résultat inespéré, vous pourriez peut-être, pour porter un coup décisif, lui faire entrevoir l’espérance de se marier avec M. de Rochegune… Encore une fois, elle est en danger de mort, il s’agit de la sauver… Si cette union est impossible, on le lui apprendra plus tard, peut-être avec moins de danger : on n’éprouve pas deux fois des crises pareilles.

— Vous croyez, Monsieur ?

— Sans aucun doute… Si par miracle elle revenait à la vie, on la laisserait dans cette confiance jusqu’à son rétablissement, nécessairement très prompt. Le bonheur est un si grand sauveur ! dans les maladies morales, il opère souvent des merveilles. Allons, Madame, je n’ose vous dire d’espérer… mais courage… Sans doute votre responsabilité est grande ; mais personne mieux que vous ne peut tenter cette épreuve, qui exige tant de délicatesse,