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vélation que je vous ai faite est d’accord avec ma conscience, je ne vois aucun obstacle à vous donner ce billet et la parole que vous me demandez, Madame.

— Je vous remercie, Monsieur.

— Songez bien, Madame — me dit le docteur Gérard d’un ton grave, imposant, en retournant près du lit d’Emma — songez bien que vous vous chargez d’une grave responsabilité… les moments sont précieux : je viens de voir madame la duchesse, elle est hors d’état de s’occuper en ce moment de sa jeune parente… Le sort de cette jeune fille repose entièrement sur vous… Si vous avez à lui donner quelque espoir, que ce soit le plus tôt possible… avec les plus grands ménagements. Son accès de fièvre a diminué — ajouta-t-il en lui tâtant le pouls — elle s’est un peu assoupie, peut-être le délire aura-t-il cessé… Si alors elle peut vous entendre, si le cerveau n’est pas encore tout à fait pris, il reste quelque chance de salut.

— Vous avez raison, Monsieur, lui dis-je avec amertume — c’est une grande… bien