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lant soit à madame de Richeville, soit à vous, Madame, un fait ou du moins une grave présomption que je partageais depuis quelque temps, et que les raisons que je vous ai dites, Madame, m’avaient fait taire jusqu’à présent !… Encore une fois, ma conviction était formée quant au sentiment que devait éprouver mademoiselle Emma ; mais non pas quant à l’objet de ce sentiment, car je n’ai l’honneur de connaître M. de Rochegune que de nom. Enfin, Madame, vous croirez à la parole d’un honnête homme : je n’aurais pas reçu ce matin cette étrange communication, que ce matin j’aurais fait part de mes craintes, ou plutôt de mes convictions, à madame la duchesse de Richeville, tant l’état de mademoiselle Emma est alarmant. Maintenant, Madame, croyez-vous que le penchant ignoré ou contrarié qu’éprouve mademoiselle Emma ait M. de Rochegune pour objet, le voyait-elle souvent ?

— Oui, Monsieur… il la voyait presque chaque jour…

— Et pensez-vous que M. de Rochegune partage cette affection, ou du moins qu’il en fût instruit ?