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et que je regrette amèrement de ne vous avoir pas plus tôt confiés.

— Comment cela, Monsieur ?

— J’aurai bientôt l’honneur de vous dire pourquoi… Madame, selon moi, la cause de la maladie de mademoiselle Emma est toute morale : ses rêveries plus fréquentes, son état de langueur datent depuis assez longtemps ; mais ces symptômes ont un caractère plus sérieux depuis quelques semaines, subitement grave depuis quelques jours, et sérieusement alarmant depuis hier… Maintenant, ce qui me reste à vous dire, Madame, est très délicat ; mais il y va presque de la vie de cette enfant.

— Monsieur, de grâce !

— Eh bien !… Madame… vous qui voyez chaque jour mademoiselle Emma, vous qui vivez dans son intimité, n’avez-vous aucune raison de lui soupçonner… un penchant… une inclination contrariée ?

— À Emma ?… non, Monsieur… aucune… Mais qui peut vous le faire croire ?

— Je vous le répète, Madame, les symptômes de sa maladie ont tout le caractère de ces