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de madame de Richeville, j’aime Emma comme une sœur. Je puis répondre à toutes vos questions…

— Aussi vous ai-je priée, Madame, de renvoyer les femmes de madame la duchesse. Ce que je dois vous dire est tout confidentiel.

Après une nouvelle pause, il continua :

— J’ai donné mes soins à mademoiselle Emma, soit au Sacré-Cœur, soit ici. Son caractère m’a toujours semblé d’une exaltation concentrée, son imagination très vive, son esprit très impressionnable, sa candeur profonde… Je ne sais si je me suis trompé.

— Nullement, Monsieur ;… seulement, avec madame de Richeville et avec moi, Emma est toujours d’une franchise, d’une expansion pour ainsi dire involontaire, tant elle est chez elle impérieuse…

M. Gérard réfléchit quelques instants et reprit :

— C’est aussi ce que m’a souvent dit madame de Richeville ; et cette assurance, de la part d’une personne qui connaît si bien mademoiselle Emma, avait suffi pour écarter jusqu’ici certains soupçons qui m’étaient venus,