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que temps Emma, et écouta sa respiration avec attention.

J’observai les traits du médecin avec anxiété : ils étaient soucieux et sombres. Après s’être un moment recueilli, il me dit :

— Madame, je désirerais rester un moment seul avec vous ; puisque madame la duchesse de Richeville n’est malheureusement pas en état de m’entendre…

Je fis un signe, les deux femmes sortirent.

— Mon Dieu ! Monsieur, — m’écriai-je, — qu’y a-t-il donc ?…

— Le danger est grand… très grand…

— Au nom du ciel, Monsieur… tout espoir est-il donc perdu ?

— Je le crains, Madame… La science est malheureusement impuissante à combattre des causes purement morales qui produisent des réactions physiques toujours renaissantes. En vain on lutte contre les effets du mal… lorsque le foyer du mal nous échappe. Aussi… en présence de l’état si grave de mademoiselle Emma… je dois… il faut…

Voyant l’hésitation de M. Gérard : — Monsieur, — lui dis je, — je suis la meilleure amie