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la face et sous l’invocation de Dieu, appelant du jugement des hommes à son tribunal suprême, dernier refuge, dernier espoir des opprimés.

Quoique je fusse bien certaine de ma résolution ; autant pour m’engager irrévocablement envers M. de Rochegune que pour avoir son conseil et son appui dans des circonstances si graves, je lui écrivis ces mots à la hâte : — Revenez… revenez vite… mon tendre ami… cette fois ce sera pour toujours et à tout jamais à vous… ma vie vous appartient.

Je demandai Blondeau et lui dis :

— Tu vas aller à l’hôtel de Rochegune, tu remettras cette lettre à l’intendant, en lui disant, de ma part, de l’envoyer à l’instant à son maître par un courrier.

À peine Blondeau était-elle sortie, qu’une des femmes de madame de Richeville entra chez moi toute en larmes, toute éperdue :

— Au nom du ciel, Madame ! — s’écria-t-elle, — venez… mademoiselle Emma se meurt ; madame de Richeville est dans le délire.