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ne doutant pas que je ne l’obtinsse facilement ; j’y avais toujours répugné par horreur du scandale : mais jamais il n’était venu à leur pensée ni à la mienne de supposer que M. de Lancry aurait un jour l’audace de me sommer de revenir habiter avec lui.

Il me semblait impossible qu’à la vue des lettres que j’avais en ma possession on me forçât de rester même temporairement avec M. de Lancry. D’un autre côté, la loi était souvent si singulièrement injuste envers nous autres femmes, que je n’étais pas complètement rassurée.

J’écrivis donc sur-le-champ à un jurisconsulte très distingué qui s’était occupé des intérêts de madame de Richeville, en le priant de venir le plus tôt possible causer avec moi.

Après de mûres et profondes réflexions l’issue de cette scène terrible fut pour moi presque heureuse. Elle fixa mes incertitudes au sujet de M. de Rochegune.

M. de Lancry venait de se montrer à moi sous un aspect si repoussant, ses prétentions étaient à la fois si odieuses et si effrayantes, que je fus indignée d’avoir pu mettre un mo-