Page:Sue - Mathilde, tome 5.djvu/350

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Mais c’est une démence féroce !… — m’écriai-je — il est impossible que nous soyons jamais rapprochés… Vous venez de me le dire encore… vous me haïssez au moins autant que je vous méprise… que voulez-vous donc de moi ?… Il y a là quelque horrible mystère… mais, Dieu merci, je ne suis plus seule, j’ai des amis maintenant ; ils sauront me défendre…

Trois heures sonnèrent.

— Trois heures, déjà trois heures — dit-il avec impatience. — Puis il ajouta : — Il faut que je parte ; une dernière fois, vous refusez de venir après-demain habiter avec moi ?

— Je le refuse.

— Prenez garde !

— Je refuse, je ne cèderai qu’à la force.

— Vous voulez de l’éclat… du scandale ?

— Je ne sais pas, Monsieur, ce que vous voulez faire de moi… et maintenant — ajoutai-je avec terreur — je vous crois capable de tout…

— Eh bien !… oui… oui — s’écria-t-il avec égarement — je serai capable de tout pour vous forcer à me suivre… parce qu’il y va de plus que ma vie… — Puis comme s’il craignait d’avoir trop dit, il ajouta en souriant avec amer-