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Ces lettres… vous dis-je, ces lettres, il me les faut à l’instant !

— Vous oubliez, Monsieur, que vos menaces me les rendent plus précieuses encore…

— Tenez, Mathilde, ne me poussez pas à bout ! puisque vous les avez lues, vous avez dû y voir que mon âme était noyée de fiel. Eh bien ! cela était presque de la mansuétude auprès de ce que j’éprouve à cette heure. Encore une fois, ne me poussez pas à bout…

— Vivons comme par le passé, Monsieur, séparés l’un de l’autre, et ces lettres resteront ignorées.

— Je vous dis qu’il faut que vous veniez habiter avec moi ; que maintenant il le faut plus que jamais… m’entendez-vous ?

— J’emploierai tous les moyens possibles pour échapper à l’épouvantable sort dont vous me menacez…

— Mais je vous dis que vous êtes folle, que malgré ces lettres vous serez d’abord obligée de me suivre et d’attendre chez moi l’issue de ce procès.

— Nous verrons, Monsieur ; si, en présence d’une telle présomption contre vous, on ne