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écrites de votre propre main à un de vos amis de Bretagne sur votre liaison avec Ursule.

Ce fut au tour de M. de Lancry à me regarder avec stupeur ; la colère, la honte, la rage, la haine bouleversèrent ses traits. Il me prit les bras et s’écria d’une voix terrible :

— Malheur à vous… si vous avez lu ces lettres… malheur à vous…

Je sentis mon courage se monter à la hauteur de la circonstance ; je répondis en me dégageant de la brutale étreinte de M. de Lancry.

— J’ai lu ces lettres, Monsieur !

— Vous les avez lues… et où sont-elles ? où sont-elles ?

— En ma possession.

— Oh !… — s’écria-t-il en jetant un regard autour de lui comme pour découvrir où elles pouvaient être… — Oh ! ce serait une infâme trahison ! et il la payerait de sa vie.

Puis portant ses deux mains crispées à son front avec une expression de fureur effrayante et frappant violemment du pied, il s’écria :

— Tenez… ne me répétez pas que vous les