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der pardon d’un abandon que je ne ressens pas, que je n’ai pas ressenti…

— Sans doute ; aussi mon excuse est-elle seulement un acquit de conscience, un moyen d’amener la grâce que je viens solliciter de vous…

— Je vous écoute, Monsieur… Mais jusqu’ici vous parlez en énigmes.

— Vraiment — dit-il en me jetant un regard d’une profonde méchanceté — vraiment, je parle en énigmes ? Eh bien, voici le mot de celle-ci : Il m’est impossible de vivre plus longtemps sans vous… et je vous prie de mettre un terme à cette trop longue séparation.

Je haussai les épaules de pitié sans dire mot.

— Vous croyez peut-être que je plaisante ?

— Je n’ai rien à vous répondre, Monsieur…

— Je vous dis, Madame, que je vous parle sérieusement.

— Je vous dis, Monsieur, que cet entretien a trop duré ; il est incroyable que vous veniez chez moi me tenir de pareils discours…

— Chez vous ?… comment, chez vous ? —