cette malheureuse enfant… Il lui trouve une fièvre lente et nerveuse ; mais il avoue que d’un moment à l’autre… une crise violente peut éclater.
— Mais Emma souffre-t-elle ?
— Non ; elle le dit du moins, peut-être de crainte de m’affecter.
— Mais cette nuit qu’a-t-elle éprouvé ? Pourquoi êtes-vous plus inquiète ce matin ?
— Cette nuit elle a été très agitée… Hier soir, je me suis établie près d’elle… elle allait mieux. Son visage était pâle, mais calme ; elle ne dormait pas. Je lui ai proposé de lui lire une méditation de M. de Lamartine, elle m’a tendrement remerciée ; après m’avoir écoutée, elle m’a dit avec cette grâce naïve qui n’appartient qu’à elle : « Mon Dieu, quelle douceur dans ces vers admirables ! Merci ! oh ! merci, je me sens mieux… il me semble que je suis moins oppressée ; mais puisque le langage de l’âme me fait tant de bien… c’est donc l’âme que j’ai malade ? »
— Pauvre enfant ! — dis-je à madame de Richeville — cela est étrange.
— Oui, bien étrange, Mathilde, et ces paro-