Page:Sue - Mathilde, tome 5.djvu/310

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

toute notre vie entière… Mathilde… Pas un mot de plus… nous sommes sous le coup d’impressions trop vives pour continuer cet entretien. Je pars aujourd’hui, je reviendrai dans quinze jours avec les mêmes idées que j’emporte…je vous en préviens… mais vous… vous aurez eu le loisir de réfléchir mûrement à la proposition que je vous ai faite ; je reviendrai donc pour vous consacrer ma vie tout entière ou pour vous dire un éternel adieu. Je ne vous écrirai pas… je vous laisserai seule à vous-même. Tout mon espoir est que le passé vous parlera de moi… et que l’avenir… vous parlera pour moi…

Puis, me tendant la main avec une triste solennité, il me dit d’une voix profondément émue : — Dans quinze jours…

Je serrai sa main en répétant : — Dans quinze jours.

Il me quitta.