Page:Sue - Mathilde, tome 5.djvu/31

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Vous savez que j’habite maintenant une maison de la rue de Lille. Au fond du jardin de cette maison existe un charmant pavillon qui était occupé par la marquise-douairière de Montal ; elle l’a quitté, il est tout prêt : voulez-vous le prendre ? Je ne crois pas que votre maison soit plus considérable que la sienne ; en tout cas, une partie de mes communs m’est complètement inutile et je les mets à votre disposition. Le jardin est vaste, vous serez isolée lorsque vous le voudrez au fond de votre pavillon. Si vous ne désirez voir personne, vous ne verrez personne : mais au moins, moi et Emma, nous serons là ; et croyez-moi, chère enfant, il est toujours consolant d’avoir auprès de soi des cœurs bons et dévoués.

« Mathilde, réfléchissez bien à ce que je vous propose : je concevrais votre répugnance à venir à Paris pour y vivre seule ; à votre âge, dans votre position, ce serait impossible. D’un autre côté, il ne faut pas songer à habiter avec votre tante, puisque votre indigne cousine demeure chez elle ; ma proposition satisfait donc aux convenances et vous laisse en même temps une complète liberté.