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plus encore l’épouse… que la maîtresse… Vous êtes à la fois si belle et si sainte… que l’ivresse que vous inspirez devient chaste et sérieuse… Il suffit de votre pensée pour tout épurer, pour donner à un amour coupable le but, le caractère sacré d’une union solennelle…

— Eh bien, mon ami… je vous en conjure au nom de ces sentiments que vous m’accordez, calmez votre exaltation.

— Non, non ! le bonheur dont je jouis près de vous ne me satisfait pas, parce qu’il est incomplet ; ce n’est plus la liberté de vous voir maintenant, que je veux… c’est passer ma vie entière près de vous… Entendez-vous, Mathilde ! oui, je veux entre nous des liens indissolubles pour vous être à tout jamais enchaîné : je veux tous les droits pour vous prouver tous les dévouements ; tous les bonheurs, pour vous devoir toutes les reconnaissances !

— Mais jusqu’ici, mon ami, n’avez-vous pas été pour moi plein de dévouement et de bonté ?

— Et ! qu’est-ce que cela auprès de cette vie intime, concentrée dans sa propre félicité, où l’on jouit de tous les dons que Dieu a accumu-